La porte à double battant ouvre sur l'immensité des
montagnes. Qui pourrait prétendre à plus belle vue en cette fraîche soirée de
juillet?
Pour nos premières
heures en Kirghizie, nous avons mis le cap vers les hauts pâturages du centre
du pays, vers le lac Song Kol.
Trois campements de trois à quatre yourtes cohabitent à
proximité. La famille qui nous héberge élève chevaux et vaches durant les 5
mois d'été, entre mai et septembre. Ils passent le reste de l'année au village,
dans la vallée.
Ils ont planté leurs
yourtes ici pour la première fois. L'eau y est plus pure et le terrain plus
propice pour accueillir les visiteurs.
La yourte familiale est compartimentée en différents espaces
modulables : la cuisine, la salle de bain et l'espace de vie. Une table y est
ajoutée pour les repas. Un réchaud à bois expulse sa fumée vers l'extérieur au
travers un petit conduit vertical qui transperce le toit.
Au sol, de vastes
tapis en feutres, colorés, viennent réchauffer l'atmosphère et isoler de
l'humidité du sol. Les arabesques turquoises, orange ou violettes s'entremêlent
avec une rare harmonie. Sur les murs, des tentures chamarrées, tissées à la
main, recouvrent les croisillons en osier qui constituent l'armature de la
yourte. Des cannes verticales s'élèvent
ensuite jusqu'au centre de la structure, appelé Tunduk. Emblématique du
Kirghizistan, il est représenté sur le drapeau national, jaune et rayonnant. Au
travers lui, c'est l'ouverture vers le ciel et un lien symbolique entre le
nomade et la nature.
Les hommes ont pris place dans notre yourte et tapent le
carton autour d'un verre de vodka.
La température
diminue à mesure que la nuit tombe. Il nous faudra bientôt enfiler leggins et
sous pull. Il est temps d'aller explorer la "cabane au fond du
jardin". Mieux vaut prendre ses précautions tant qu'il fait jour car pour
s'y rendre il faut enjamber un large cours d'eau et marcher près de cent
mètres!
Les couchages sont bientôt prêts. Djena, 16 ans, installe
des matelas au sol et prépare des couettes aux draps assortis. Nous passerons
la nuit avec notre guide. Nous avons emporté avec nous nos sacs de couchage*,
prêts à affronter le froid de la nuit (5-7 degrés).
Dans la yourte
principale, les hommes préparent le Koumous, le lait de jument fermenté. Il est
placé dans une outre et secoué longuement avec un bâton.
La cuisinière s'affaire à l'intérieur. Il va être l'heure de
passer à table.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire