dimanche 4 janvier 2015

[Chapitre 3] Immersion dans une famille colombienne

J'ai longtemps hésité sur le titre à donner à cet article. Il aurait pu s'intituler "vis ma vie...dans une famille colombienne" ou "Rendez-vous en terre inconnue... Chez les Villegas". Mais non, parlons en toute simplicité.

Arrivée avec mes dix mots d'espagnol, j'aurais pu craindre de me sentir seule parmi tous ces inconnus. C'était sans compter sur l'hospitalité sans borne avec laquelle j'allais être accueillie. Il y en avait pourtant des kilomètres entre eux et moi...

Me voilà donc fraichement (ou pas vu la température et les heures de transport que je venais d'absorber) quelque part en Colombie. Loin de tout. "Puerto xxx" (j'oublie toujours son nom),  le bien nommé, littéralement "le. Port perdu". Apres plus de 30 heures de trajet, me voilà au milieu des herbes hautes, des cocotiers et des zébus. Me voilà surtout plongée au cœur de la famille Vidas. Du coté maternelle d'Ana, pas moins de 11 frères et sœurs, tous avec 2 ou 3 enfants. Ils n'étaient certes pas tous là, en cet après-midi de décembre, mais il devait bien y avoir 25 oncles, tantes, et cousins-cousines. Autant de visages et de prénoms à retenir. Harassée par ce voyage au bout du monde, un peu intimidée par ces nouveaux visages, j'allais donc mettre les pieds dans une famille Colombienne... Et puis tout s'enchaine, naturellement. Le repas avec la famille. Gloria, la tante qui habite à New York, me présente la famille dans la langue de Shakespeare. Juliana, la belle-sœur, m'embarque pour un virée à la mer, en contre bas de l'hacienda, puis on se retrouve toutes dans la piscine pour finir l'après-midi à bavarder, cocktail vodka-coco à la main. Les hommes ont disparus, laissant leur moitié échanger bruyamment en pataugeant. Parce que oui, avant tout, les femmes de la famille Villegas parlent fort, vite, et toutes en même temps. Un flot dynamique-dynamites de paroles et d'émotions, cocktail de larmes de joies, celles de se retrouver ensemble, dans la ferme du bout du monde. Et ce n'est que le début...

Dans la famille Villegas, je demande la mère. Margarita, 63 ans, un caractère d'acier, une maitresse femme. La "Madre" supervise, dirige, corrige, fait filer droit toute la tribu. Elle se plie en quatre, que dis-je, en 8 et même plus, pour combler de bonheur toute la famille. Le cœur sur la main, elle se démené pour ceux qu'elle aime. A côté, Raul, son mari depuis 38 ans, incarne calme et réflexion. La tornade et la brise de fin de soirée pour un doux équilibre.

27 décembre, après 3h de route, nous voilà à Coveñas. Bordée de longues plages de sables fin, ombragée par les cocotiers, la petite cité offre surtout la possibilité de louer des Cabanas, petites maisons au bord de l'eau.
Quand Margarita a soumis l'idée a la familial, les cousins ont tellement apprécié que tous ont décidé de s'ajouter cette transhumance côtière. C'est ainsi que j'ai fait la connaissance d'autres cousins, cousines, oncles, tantes... Mention spéciale a Adriana, Nelson, Marianna et Valeria, avec qui j'ai partagé bien plus qu'une chambre pendant ce séjour.
Quand il y en a pour 6, il y en a pour 40. La maison est trop petite? Qu'importe, on mange par roulement. A la plage, on agrandit le cercle, on recule les chaises, on s'assied sur le sable, on se tasse pour être tous ensemble et profiter de l'ambiance chaleureuse qui nous enveloppe. Et on reste là, des heures durant, à discuter de tout et de rien, des enfants qui grandissent, de ceux qui partent loin et qui toujours reviennent au bercail.

Alors voilà comment au lieu de rester 2 jours, puis 6, j'ai finalement quitté la famille Villegas à l'aube du 8eme jour.
Bien sûr, j'ai souvent rien compris, j'avais régulièrement un train de retard dans les conversations.  Mais malgré tout cela, j'avais l'impression d'avoir toujours été la, de faire partie de la tribu.




C'est donc partagée entre la tristesse de les quitter, l'espoir de les revoir à Paris ou ailleurs et l'excitation de partir pour de nouvelles aventures que je me suis levée à 4:45 ce vendredi 2/01/2015, direction Cartagena de Indias...

[Chapitre 2] A travers la Panamericaine highway

3:30, jeudi 26 decembre.
J'emerge peniblement d'un sommeil microscopique. Il est deja l'heure de partir pour de nouvelles avenures. Excitee a l'idee de parcourir le monde, je.saute dans mes vetements. Le temps de charger la voiture, nous voilà en route...

Ce trajet constitue un voyage en soi, une decouverte trepignante du pays, du sud vers le Nord, sur la mythique Pan-American Highway.
Le voyage se decoupe en trois temps. D'abord des paturages d'altitude, où paissent des vaches laitieres. A dos de mulet, les bidons de lait sont achemines dans les cooperatives avant detre conditionnés.
La route serpente dans ce payage de moyennes montagnes, pareil a notre Suisse Normande. Une unique voie de circulation dans chaque sens, la visibilité est quasi nulle. Le principal axe de circulation d'Amerique Latine est tres frequenté, particulierement par des camions de fret, mastodontes americains, chromés et luisants. Avec une moyenne de 40km/h, le trajet s'annonce interminable.

Une fois au sommet de ce premier contre fort des Andes, on amorce la descente. La temperatude augmente, tout comme le taux d'humidité. Bientot nous entrons dans le pays des orpailleurs. Il flotte ici un excitant vent d'aventure. La foret est impenetrable. La Pan-Americaine laisse place, aux intersections, a des chemins de terre menant vers l'inconnu. Parfois les colines alentour laissent apercevoir de vastes saignees sur leurs flancs, cicatrices de l'exploitation des mines par l'homme.
Et puis, dans ces zones, c'est aussi par endroit l'indicible : les poches de guerrilas qui persistent, la mafia locale et les pressions sur les populations. Des checks points militaires nous le rappellent, alors meme que tous voudraient tourner cette douloureuse page de l'histoire. Le visage de la colombie a changé. Au prix d'une.terrible guerre civile dans les annees 90-2000, le gouvernement a repris le controle de la majorité du territoire, l'economie est florissante et attire maintenant les investissements etrangers en masse. Le pays est meme l'un des plus surs d'Amerique Latine. Mais les sequels restent marqués. Les infrastructures sont defaillantes. Le pays est resté figé pendant des annees, victime de ces bourreaux internes.
Enfin nous arrivons au niveau du Rio Cauca, l'un des deux fleuves qui constitue l'epine dorsale des Andes colombienne. Pirogues, ponts suspendus, cascades, vegetation luxuriante et indigenes a la peau mate, on se croirait tout droit sorti d'un film d'aventures. Je me prends a rever que j'explore la region en quete de reliques pre-colombienne, a marcher des heures durant a travers une epaisse jungle... Le sommeil finit par m'emporter.

Quand j'ouvre les yeux, la campagne s'est couverte d'herbes hautes. Les zebus, droles de bovins a bosse, peuplent ce paysage de brousse. Des buffles font de la balneotherapie dans des mares boueuses. Bientot la mer en vue...

Les aventures de la Petite Marine, au pays du Café, de la Coca et des Tarantules.

Les aventures de la Petite Marine, au pays du Café, de la Coca et des Tarantules.

Chapitre 1 : le depart.
A peine avions nous fini le homard et la bûche de Noel que dejà je devais sauter dans mon jean et mes basquettes. 4:30, le taxi m'attend en bas de chez moi, direction l'aeroport.
Je suis peut être tombee sur le seul chauffeur de la planete qui voulait parler geopolitique et encenser Poutine a 4h du matin... Un chauffeur arabe pro-poutine a une heure si matinale, je dois avouer que je n'ai pas vraiment contredit les propos, aussi absurdes soient ils.
Apres un voyage interminable, presque 24:00 de trajet, me voila arrivee a bon port. En detail, ca donnait a peu pres cela : Paris > Lisbonne > Bogota > Medellin.
Pour ceux qui s'interrogent : prendre l'avion un 25/12, c'est vraiment comme tout autre jour de l'annee. Le Pere Noel n'a pas pointé le bout de son ez. Quant au repas de Noel..beurk! (on ne recommandera par TAP-Portugal pour la varieté de ses plateaux repas).
A bientot pour d'autres aventures,

Chapitre 1bis
Croyant le voyage terminé, j'avais achevé (pensais-je) la redaction de cet article dans l'avion pour Medellin.
J'avais brillanent reussi a avancer mon vol, en espagnol, et je posais les pieds a Medellin, 2eme ville du pays, vers 19:30 ce 25 decembre.
Apres une visite de la ville pour y voir les illuminations de Noel, Ana et Abel m'annoncent un changement de programme. Demain, direction la maison de.campagne d'une tante d'Ana, a 10h de route. "Par contre on va partir assez tot" me dit Ana. Forcement je me renseigne sur l'heure de depart. "4:00 du matin"... Heu... C'est serieux? Couchee 23:00, levee 3:30. Pas de probleme, de toute facon ca fait deja 24h que je n'ai pas dormi!
A suivre...