vendredi 18 mai 2012

Mosquée Tchor Midor ou les Quatre minarets - Boukhara

Quel endroit surprenant, niché dans un dédale de ruelles étroites. Tchor Midor porte bien son nom, puisqu'il signifie "Quatre Minarets". il s'agit en fait de quatre tours qui marquaient, jadis, l'entrée d'une medersa, aujourd'hui disparue (construite en 1807) par un riche marchand tukmène.



Gastronomie d'Asie centrale

On vous aura prévenu, il ne faut pas venir en Asie Centrale pour sa gastronomie... Mais puisqu'on y est, petit tour d'horizon de ce qu'on mange dans la région.

  • Le Plov : c'est le plat traditionnel Ouzbeke, qu'on retrouve également dans toute la région. Il s'agit de riz sauté, carottes et viande de mouton, le tout préparé à l'huile de coton. Il est toujours servi avec du pain, aliment de base. Egalement la traditionnelle salade tomate-concombre (ou geski salade), qui fait bien passer l'ensemble, très gras (mais pas mauvais!)


  • Chachliks: il s'agit de viande (mouton, poulet, plus rarement boeuf ou porc) cuite au barbecue. Au Turkménistan, la viande est préalablement marinée dans du yaourt et des épices. en Ouzbékistan, les épices sont spécifiques.

  • Samsas: ce sont des friands, fourrés à la viande (et plus rarement aux légumes).Ils rappellent les samosas indiens.
  • Et où mange-t-on? Dans des chaïkhanas bien sur... Littéralement, ce sont des 'maisons de thé', souvent en extérieur. On les repère au "fumet" des barbecues. Un bon aperçu de la vie locale...

Mausolée Ismaïl Samani - Boukhara

Surnommé "la perle de l'Orient", le mausolée Ismaïel Samani est le plus ancien mausolée musulman d'Asie Centrale, et peut-être même du monde... Construit au Xème siècle, il a traversé le temps et survécu aux nombreuses attaques de l'Histoire en se retrouvant perdu au milieu d'une nécropole, puis à demi enterré, passant inaperçu...


 

Il est construit uniquement en briques, agencées par groupe de 4 ou  5 de façon à définir un modèle décoratif. Cette technique, innovante, marquera l'architecture des siècles suivants. On dénombre pas moins de 18 combinaisons différentes...


Détail de l'agencement des briques














Au dessus de la porte, on retrouve le symbole du zoroastrisme: un cercle dans un carré, symbole de l'univers.

Les briquettes sont cimentées au jaune d'oeuf et au lait de chamelle, qui leur a permis de résister aux tremblements de terres successifs qui ont frapés la région.

Remarquez comme l'intérieur est également finement décoré.


Mosaïques - détails







Medersas à Boukhara

Les medersas (ou Madrasa en anglais) sont d'anciennes écoles supérieures coraniques, à la fois lieu d'étude, d'hébergement et de méditation.

Les études y duraient 7 ans, pendants lesquels les étudiants apprenaient la théologie, la caligraphie arabe mais aussi les mathématiques. Les élèves logeaient des des cellules, celles-là même où sont désormais installées les boutiques de souvenirs...

Je vous embarque à l'intérieure de l'une d'entre elles, officiellement non ouverte au public... Il suffisait de s'y glisser à l'abri des regards... Et zou, allons y!
  

Cour intérieure

Boukhara - Centre de la vieille ville (Kolon)

Boukhara, au coeur de la vielle ville, l'ensemble Kolon est la place la plus monumentale pour ne pas dire la plus belle...

Vue arrière de l'ensemble
Vue de l'intérieure de la Medersa
5 fois par jour, le Muezzin montait les 105 marches du minaret pour appeler à la prière. Sa voix portait à plus de 8 km et les autres minarets relayent l'appel jusqu'à 16km à la ronde. surnommé "la tour de la mort", le minaret servait également aux exécutions. Au XVIII, c'est de là qu'on jetait les condamnés à mort et les impurs... Sympa n'est-ce pas?

Tous les soirs, une bassine remplie d'huile était enflammée au sommet du minaret pour guider les caravanes arrivant du désert. Cette fonction hautement stratégique à sauvé la mise de ce minaret, épargné par Gengis Khan (qui avait pour fâcheuse manie de rayer des villes entières de la carte...)

a côté du minaret, deux médersas (=écoles coraniques) se font face.


Détail des mosaïques
Détail de l'un des dômes






A l'extérieur, des vendeuses d'assiettes attendent l'acheteur, un commerce séculaire...


Marchandes d'assiettes





Carnet de voyage

Ouzbékistan. Aucun pays n’incarne mieux la grandeur passée des routes de la soie. Khiva, Boukhara, Samarcande… autant de cités endormies qui furent, jadis, les perles du commerce mondial.

Il y a les légendes, les récits des livres d’Histoire, les romans d’aventure. Quand on y met enfin les pieds, toutes ces images s’envolent telles des chimères pour laisser place à la splendeur.


Boukhara. Couleurs, odeurs, lumières, tout se mélange pour donner une mosaïque indescriptible. A chaque détour de ruelle, une petite merveille se dévoile. 


L’enchevêtrement de venelles séculaires confère un charme indescriptible à la ville. Bientôt apparaît une medersa recouverte de mosaïques d’une finesse exquise. Encore quelques pas et un dôme turquoise se dévoile. Puis un minaret, de toute sa hauteur, vient vous coiffer de haut.




En fin d’après-midi, la ville se pare de orange, les jeux d’ombres et de lumières laissent vagabonder l’imagination. Tamerlan, Gangis Khan, Avicenne…ils revivent tous ici, jouant à cache-cache parmi les medersas, les mosquées et autres marchés couverts. Les clameurs des vendeurs de tapis ne suffisent pas à troubler la rêverie du voyageur solitaire. Quelle quiétude.




 
Puis on quitte la vieille ville, on s’éloigne des touristes. Me voilà au marché Kholkhoze et ses étals divers. On y trouve tout et rien. Deux vendeuses de cordes posent pour la postérité, tandis qu’une vendeuse de tabac évite mon objectif. Quelles sont belles, ces babouchkas aux dents d’or, laissant apparaître un très large sourire. La route de la soie du XXIème siècle reprend les tracés de ses ancêtres depuis longtemps disparues. Les épices et autres étoles d’antant ont laissé place aux jouets « made in China » et aux pashminas « made in India ». 




Qu’importe, le commerce perdure, les échangent continuent.

A la nuit tombée, le silence reprend ses droits. Les derniers touristes regagnent leurs hôtels au charme raffiné. Demain, Boukhara se réveillera pour une nouvelle journée, placée sous le signe des échanges et du commerce…

Samarcande. Mythique parmi les saintes, la ville se rêve avant de se vivre. Puis enfin le train s’arrête. « Samarkand » annonce le chef de gare. Ici on parle tadjik plus que russe. Des bus entiers de visiteurs, touristes ou pèlerins, s’amassent dès 8h30 devant les principaux monuments. 

 Samarcande, le charme peine à opérer. La splendeur du Régistan, la magnificence du Gonur Amir ne suiffisent à faire oublier les ravages perpétrés par le gouvernement dans sa « mise en valeur du patrimoine ». 


 Les quartiers entourant les principaux monuments ont été rasés pour laisser place à de larges avenues impersonnelles, les chaïkanas ont été remplacées par des boutiques de souvenir. Et pour présenter au touriste l’image d’un pays propre et riche, les quartiers qui subsistent, ayant résisté à l’invasion des bulldozers, sont ceints de murs, cachés derrière des briques et de la mosaïque des années 2000. Quels scandales, ces murs de la honte. 


Habitants reclus derrière des vitrines officielles, des décors de cinéma. Qu’en pensent-ils, ces pestiférés d’un autre temps, ces enfants insouciants qui grandissent à l’ombre de monuments vendus aux consommateurs de patrimoine mondial ? Combien remarquent ces artefacts voués à les protéger de la vue de ces quartiers de pays émergents, sol en terre battue et ruelles tortueuses ?

 


Je quitte Samarcande toute à la fois subjuguée par la beauté du patrimoine et révoltée par cette dépossession du peuple ouzbèke de ses propres joyaux.



Retour à Boukhara. La cité me rappelle à sa ferveur. C’est avec un immense plaisir que je retrouve ce joyau endormi, à l’heure où le soleil décline.

Dernier regard à ce minaret qui me toise de haut. Il me faut repartir. Boukhara est une ville sainte, quiconque fait le vœu d’y revenir se voit exaucé. Espérons que la légende dise vrai…

jeudi 17 mai 2012

Registan - Samarcande

Le Régistan est une ancienne place médiévale, dont l'architecture a profondément évoluée au cours du temps jusqu'à prendre la forme actuelle (les plus vieux bâtiments datent de 1417). Il se compose de trois medersas. Il s'agirait du plus grand et élégant ensemble architectural du monde musulman, et pour certain du monde entier, dans la mesure où "aucune ville occidentale ne dispose sur trois côtés de cathédrales gothiques de premier ordre".

 
 







mardi 15 mai 2012

B&B de charme à Boukhara...

Boukhara fourmille de petits hôtels de charmes, nichés au coeur de la vieille ville. Emir B&B où j'avais pris mes quartiers, se trouve dans l'ancien quartier Juif. la maison s'organiser autour de trois cours intérieures.


Poutres apparentes, décoration datant des années 1850. Il reste des écritures en hébreu sur les côtés de la pièce.