Dimanche 17 mai, dernière journée a Shiraz. Les voyageurs en repartent conquis, il y a forcément une raison. Nous avons une pleine journée a consacrer à la découverte de la ville.
Nous tombons presque par hasard sur la mosquée Vakil et le bazar du même nom. La mosquée est caractéristique du style Qadjar et de l'école de Shiraz. Les mosaïques bleues d'Isfahan ont laissé place a des arabesques florales aux motifs roses et verts. Le tourbillon des bouquets et des volutes séduit par sa douceur.
Après une courte virée dans le bazar, nous tombons presque par hasard sur le mausolée de Shah-e-Cheragh , mot a mot "Roi et lumière". Nous sommes prises en charge par une guide des "foreign affaires". Il faut dire que nous ne passons pas inaperçu avec nos tchadors aux couleurs de muréne! Les deux siamoises blondes se fondent difficilement dans le paysage. Nous sommes dans le troisième lieu saint du pays, derrière Mashad et Qom. Nous craignions un temps l'endoctrinement et le montage de bobichon. Rien. Juste des explications. Son approche de la religion est placide, universelle. Nous restons une longue heure a visiter ce lieu qui ne cesse de s'agrandir au fil des donations. Intéressante immersion.
Nous attendons patiemment, a l'ombre, que s'ouvre la mosquée Nasir-Al-Mok. Un bus de touriste vomit son groupe de retraités français. Impatients, désagréables, hautains... " c'est pas encore ouvert? Et voilà, déjà 20minutes de perdues" "Bon, on y va?" "Faut se méfier avec eux, on sait jamais". Pauvre France...
J'aurais pu rester des heures a contempler les murs et plafonds de cette mosquée, au zénith de l'art de la céramique. Voilà donc la belle Shiraz, ses trésors démasqués. Roses, verts et jaunes s'entrelacent autour d'un bassin rafraichissant.
Poursuivant notre découverte de la ville, nous entrons dans le palais de l'orangerie Bagh-e-Narajestan. A l'écoute de notre budget, toujours aussi serré, nous aurions pu manquer, de peu, ce palais Qadjar... S'eut été une erreur!
En cette fin d'après midi, il nous reste de nombreuses heures a tuer. Nous prenons un vol pour Téhéran a 4:00 du matin. Pour des raisons purement économiques, nous n'avons pas pris de chambre d'hôtel. Nous espérons laisser glisser la soirée le plus longtemps possible et somnoler dans le lobby de l'hôtel.
Nous prenons un verre de jus de carotte accompagné d'une glace (dans le même verre!) a l'ombre de la citadelle. Nous poursuivons par un thé dans un palais du XIXeme siècle. Nous sommes bien tentées de poursuivre par un dîner, mais un œil sur les prix nous fait faire demi-tour.
Nous faisons route vers le Nyaesh Boutique Hôtel, où nous avons déjà dîner la veille. Encore de belles rencontres. Nous discutons avec un allemand venu de Munich a moto, a travers les balkans et la Turquie. Il y a également une hollandaise venue passer trois semaines, seule, au pays des Ayatollah. Quand on vous dit que notre tandem de blondinettes n'est pas si incroyable!
23:00, retour a l'hôtel où nous avons laissé nos bagages. Nous y trouvons une douche chaude et une connection internet. Le réceptionniste est aux petits soins avec nous. Nous voilà propres et changées. J'ai enfilé une tenue "confort", composée d'une tunique ample blanche et d'un pantalon bouffant zébré. Tout ce qu'il y a de plus saillant, vous en conviendrez. Mais à l'approche d'une nuit blanche partagée entre le canapé du hall de l'hôtel, la salle des pas perdus de l'aéroport et l'avion, la mode saura se faire discrète. Je descends les escaliers. Le réceptionniste me glisse : "Beautifull. Before, no beautiful. Now you big. Beautiful. Arabic people like women like you. I am arabic, from the Gulf". Fou rire. Je suis habillée comme un sac, je ne ressemble a rien et je fais sensation. Le réceptionniste regarde Justine : " You, Medium, OK". Justine et moi en rions encore... Merci Maman de m'avoir prêté ta petite tunique blanche, elle fait un tabac!
2:15, réveil fébrile. La nuit en pointillé ne fait que commencer...
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