mercredi 22 mars 2017

[Chapitre 4] Suzhou, aperçu de l'autre Chine

En réalité, la vraie Chine est ailleurs. Shanghai l'avant-gardiste donne le ton, mais imprime une image différente de celle de la République Populaire. Je m'aventure donc en-dehors, direction Suzhou, à prononcer "soudjo", à 80km de Shanghai. Ne nous méprenons pas, il s'agit d'un confetti d'aperçu, tant le pays est grand et les cultures régionales diverses.

J'ai acheté mes billets de train la veille, à la Gare du Nord, après une heure de queue. Première remarque : ici on fait la queue. Partout, tout le temps. Pour entrer au resto, pour monter dans le métro... La discipline n'est pas celle de Hong Kong et il n'est pas rare de voir un quidam passer devant tout le monde, sans gêne. 

La gare est est immense. Le tableau d'affichage, écrit en chinois.Je comprends grâce au numéro du train que je dois me rentrer au numéro 3. Les informations sont en chinois. On fera avec! 
J'arrive dans une immense salle d'attente, qui "stocke" les voyageurs du train 71907. Le tableau d'affichage passe au vert. C'est le signal : il est temps d'embarquer. Une marée humaine se lève et s'approche des tourniquets. C'est une ligne à très haute vitesse. Sur le court trajet jusqu'à Suzhou, la locomotive tirera les wagons à 301 km/h. Ce n'est rien comparé aux 432 km/h du train pour l'aéroport (!) Mais ça reste hautement vénérable.

L'annonce de l'imminente arrivée me sort de mon micro sommeil. Les trajet aura duré à peine 25 minutes. Température extérieure : 7 degrés. Je sauté dans un taxi, direction la vieille ville. Le guide du routard est mon ami. Le type ne parle pas anglais, je ne parle pas chinois. Mais on y arrive.

Suzhou est connue et reconnue pour ses immenses jardins. Neufs d'entre eux sont classés au Patrimoine Mondial de l'UNESCO. Plus encore que des jardins, ce sont des lieux de communion entre l'homme et la nature, de fusion avec les éléments. Roches, eau, végétaux, pagodes se marient sans fausse note dans une harmonie rasserenante. 

La ville est parcourue de canaux. Les maisons basses aux façades blanches sont des dédales de pièces glacées et humides. En passant une tête dans l'encadrement d'une porte, j’aperçois un couple d'anciens, emmitouflés dans leurs doudounes, bonnet vissé sur le haut du crâne.

Les rues sont parsemées de carottes. Pattes de poulet, boulettes de poisson, tripes et autres joyeusetés jalonnent mon parcours. Je tente quelques expérimentations, toutes courronées d'échec. Décidément, je n'ai pas le coup de main!

Le ciel bas et lourd, la pluie fine et le vent glaçant ont raison de ma détermination. Je suis fatiguée, fourbue et gelée. Mon sens de l'orientation défaille. Après moultes aller-retour au bord du canal principal, je finis par battre en retraite et prendre le chemin de la gare. Un dernier effort pour avancer mon billet de train, et je prends la route pour Shanghai.

Le hasard faisant étonnamment les choses, nous retrouvons pour dîner un directeur de Master de Dauphine, que nous avons eu comme prof en dernière année. Il ouvre un parcours d'échange à Shanghai. Autour de la table, un expatrié Suez qui bosse dans le déchets, nous convenons que nous avons de probables interlocuteurs communs. Décidément, le monde est bien petit!

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