"Ladies and Gentlemen, your attention please..."
"Nous amorçons la descente vers l'aéroport de Paris Charles de Gaulle. La température extérieure est d'un (petit) degré, un épais brouillard recouvre la piste"
... Super ...
La nuque ankylosée, les yeux dans la brume, j'émerge doucement. Cette fois, l'aventure est terminée. Retour au bercail. L'hiver, la froidure, la pluie, la nuit, le boulot, Dampierre. Elle est pas cool la vie?
Il y a une poignée d'heure, nous faisions escale en Ethiopie. 3h dans un aéroport incroyable, au sens étymologique du terme. In-croyable. Un boyau nourri en son centre d'une poignée de boutiques plus ou moins désœuvrées, vendant de l'artisanat local (ou pas), des chocolats, des couettes, du parfum, des extensions de cheveux, des cigarettes... et pris d'assaut pas des hordes de chinois. La roue du développement tourne. Ici ce sont les chinois qui investissent dans l'industrie et l'agriculture, bénéficiant d'un faible coût de main d’œuvre et de conditions rentières ultra avantageuses. Quant aux retombées économiques pour le pays d'accueil, j'ai envie de dire... Jocker!
Nous avons essayé de tenter un restaurant "local", sans table attitrée, au menu incompréhensible. Le goût de l'aventure? Malheureusement, paiement en espèces uniquement et nous n'avons pas assez de dollars en poche. On file à l'anglaise avant même d'avoir commandé, mis en alerte par des italiens volubiles voulant règler leur pizza...par carte!
Pour occuper notre virée éthiopienne, on se met en quête de cartes postales, plus vilaines les unes que les autres. Entre un portait de guerrier effrayant, une photo d'un lac découpée de biais et une icône du christ fluo ultra kitsch, vous optez pour quoi? Allez, hop, achetée-rédigée-envoyée. Ou plutôt, déposée dans la boîte aux lettres, qui déborde de courriers faute d'être vidée régulièrement. On parie, elle arrive quand la carte?
Salle des pas perdus, encore une heure avant le vol. On se repasse les photos dans l'appareil, on rembobine le voyage.
... Blyde River Canyon, randonnée tombée à l'eau pour cause de brouillard. Baignade sous la cascade avec Sylvain et Adeline deux français rencontrés la veille dans une cité d'orpailleurs. Pique Nique au bord du canyon, sur un promontoire rocheux à 200m du sol, si peu! Mais quelle vue imprenable, un paysage de carte postale illuminé par un ray de lumière
... Parc Kruger... Les zèbres, les giraffes et le léopard. Mais tout cela, lecteur, tu le sais déjà! Notre nuit en tente safari au milieu de la savane, nos barbecues délectables et nos attaquent de singes.
... Swaztiland... Dernier royaume autocratique d'Afrique. Un minuscule pays qui nous gratifie de deux tampons supplémentaires sur le passeport, de centres commerciaux incroyables et de quoi acheter de la viande pour les BBQ à suivre
... Hluhluwe (à prononcer Chouchoulé, ça ne s'invente pas!), premiers pas dans une réserve. Premiers rêves agités, premières rencontres mémorables
... Santa Lucia ... Les blancs réveillonnent le 31, les noirs se regroupent sur la plage, par milliers, le 1/01. Mais d'où peuvent-ils bien arriver tous ces gens? Il n'y a qu'une route, ils sortent des voies de terre battue qui s'ouvrent sur la voie asphaltée. Une marée humaine, véhiculée, sur-aglutinnée dans les bennes des pick up.
Pour nous, ce sera un réveillon ...pas terrible dans un restaurant italien minable et hors de prix, passant une musique des années préhistoriques.
Après midi plage, baignade et coups de soleil dans l'océan pacifique. Beau temps belle mer comme on dit. La loose pour faire les courses avant de partir. 1er janvier tout est fermé. Youp youp!
...Drakensberg Mountain... le trajet qui n'en fini pas sur la piste au milieu de rien
La montagne, le brouillard, les perspectives de randonnées qui s'évaporent. Et puis non, on y va quand même. Trempés, mouillés...Et puis on capitule, retour au chalet. Opération salade tomate-oignon (notre refrain du séjour, à peu près tous les midis!). Et pour innover et jouer aux aventuriers gastronomes, ce sera "pain perdu" en pleine montagne. Les séries béninoises pour faire passer le temps, le générique débile mais qui reste dans la tête "Je suis immigré, je viens d'une autre contrée"
... "Mesdames, Messieurs, nous amorçons notre descente sur l'aéroport de Johanesbourg". On récupère la voiture. Premiers kilomètres à gauche. Les essuis glaces qui se déclenchent dès qu'on veut mettre les clignotants. "P***** c'est casse pied ce truc". "Attention, roule à gauche". "Ah zut, c'est où la voie?"
... "Nicolas, t'aurais pas une valise à me préter stp?" Jeudi 26/12 11H30, notre vol est à 22h. En retard? Non, même pas!
Et voila. Fin du voyage, fin du récit.
Merci à Nicolas pour cette équipée efficace et agréable.
Merci à toi lecteur d'avoir suivi ces aventures par mails interposés. Si tu es sage, tu auras peut-être droit à quelques photos (une fois que j'aurais fais le tri, et il y a du travail!)
Rendez vous pour de prochains crapahutages, destination encore inconnue (mais déjà plein de projets en tête, on ne se refait pas!)