mercredi 2 décembre 2009

Mehranghar

Levées à l’aube, nous entamons l’ascension de la forteresse de Meranghar. Auparavant, il faut refaire les réserves en eau potable, une nécessité dans la ville la plus chaude du Rajasthan. Il est à peine 8h00 du matin, et déjà nous nous évaporons, au sens propre !
 
Devant nous, des portes gigantesques rappellent la vocation militaire du lieu. Imaginez les
batailles qui ont fait rage ici, aux siècles passés. Des armées gigantesques, avec à leur tête des escadrons d’éléphants. Des cohortes de soldats aux sabres tranchants, canons et arquebuses…

La porte d’entrée est l’une des plus imposantes que j’ai jamais, garnie de pieux d’acier d’au moins 70 centimètres de long pour éviter les charges des pachydermes, les batailles devaient être sanglantes.
A l'intérieur du fort on découvre une succession de cours, de palais et d’appartements aux noms évocateurs tels que Sukh Mahal, ou palais des plaisirs, Phool Mahal, ou palais des fleurs. Ils abritent une merveilleuse collection de pièces royales, dont plusieurs howdah (nacelles installées sur le dos des éléphants où les maharajas prenaient place lors des processions), des miniatures de plusieurs écoles ainsi que des salles d'armes, des palanquins, des meubles et des costumes. De la terrasse aux canons, on découvre une grande partie de la ville, bercée par les notes des cithares .
 
Nous passons l’après midi à flâner dans les ruelles bleues de la ville.
Les maisons de Jodhpur sont ainsi peintes pour repousser les moustiques. A l’origine, ce devait être les maisons des brahmanes, même si ce privilège est bientôt revenu à tous. Nous nous écartons des places touristiques, en quête d’authenticité. Ici les enfants jouent dans la rue, c’est la sortie des écoles. Il y a toujours des vaches au milieu de la rue, nous les évitons. C’est là que le mythe s’écroule. Nous qui nous efforçons d’éviter l’animal sacré, voilà qu’un garnement lui file un coup de pied! Sacrées, mais pas tant que ça !!
 
Avant de rentrer à l’hôtel, il nous reste une dernière découverte à faire. A Jodhpur, il y a une
institution, connue de tous : l’Omelet Shop. Oui, c’est cela, un fabriquant d’omelettes !
Un monsieur avec de grosses lunettes et des cheveux rouges fait des omelettes et des oeufs durs épicés toute la journée. L'endroit n'est pas engageant et ne fait pas envie. Il cuisine au milieu des mouches et ses clients mangent aussi au milieu des mouches, assis sur de petits tabourets en plastique.
 
Il nous montre un de ses carnets de dédicaces: "Excellent! Si on fait abstraction des mouches!" , "Aussi bon que les omelettes de la mère Poulard!" , "Merci! Beaucoup de mouches, mais je n'ai pas été malade!" .
En France, devant un endroit pareil, nous ne nous serions jamais arrêtées. Nous hurlerions presque au scandale : mais que font les services sanitaires ? Fermez ce truc immédiatement ! Mais nous
sommes en Inde, alors rien d’étonnant.



 

mardi 1 décembre 2009

Udaipur


Udaipur est une cité pleine de charme, construite autour du lac Pichola. Au centre de celui-ci, le Lake

Palace est l’un des hôtels les plus réputés d’Inde, et aussi l’un des plus chers (de 480 à 4600€ la nuit !). Surplombant la vaste étendue d’eau, le City Palace héberge encore aujourd’hui le Maharaja de Udaipur.

Il flotte dans cette ville le charme désuet d’une cité sur laquelle le temps est passé comme un souffle d’air, sans rien abîmer, sans rien modifier. L’ambiance est intemporelle, le climat reposant. [...]
Cette ville a l’un des artisanats les plus riches et les plus variés d’Inde du Nord. Sa spécialité, les miniatures. Des histoires entières son racontées en peinture, sur des carrés de soie. Une multitude d’écoles de peintures, ou d’ateliers présentés comme tels, offrent une variété exceptionnelle d’oeuvres d’art. On trouve aussi des tissus incrustés de miroirs, ou peints à l’éponge, spécialités du Rajasthan. [...]
 




 
Le soleil décline sur l’horizon, de nouvelles couleurs apparaissent, et nous baignent dans une
atmosphère différente. La quiétude ambiante nous ferait presque oublier les concerts de klaxons de la journée, le tumulte des rues, de jour comme de nuit. La splendeur des palais en gré et marbre, la finesse des sculptures, les prouesses architecturales prennent un aspect différent sous la lumière du crépuscule.
 

 


 
 
 


vendredi 30 octobre 2009

Agra (suite)


L’après midi, nous décidons de partir à l’assaut des petites rues bordées d’échoppes. Loin de l’agitation touristique, nous découvrons l’Inde, la vraie. Des quartiers animés, vivants, dans lesquels nous prenons plaisir à déambuler. Rien n’est pareil à ce que nous vivons là. Des métiers oubliés dans des ateliers ouverts sur la rue. Ici un fabricant de lacets, là un tailleur. Plus loin, un homme re-semelle les chaussures des passants. Les étals de fruits et légumes offrent une variété de produits inimaginable : choux fleur, carottes, aubergines, courgettes, tomates… et certains que nous ne connaissons pas. Au milieu d’un carrefour, un homme vend des poulets, plus loin, un marchand pousse une charrette pleine de fruits : bananes, grenades, pommes…










7 Septembre - Agra, l'Inde des cartes postales


"Il est des lieux mystiques que l’on espère à la hauteur de l’image que l’on s’en fait. Qui n’a pas espéré voir, un jour, cet immense édifice de marbre blanc, se dessiner sous un lever de soleil. Qui n’a pas rêvé, un jour, de parcourir le monde à la recherche de ses trésors cachés ?


La réalité est encore plus belle que tous ce qu’on peut imaginer. Aux premières lueurs du jour, le mausolée de marbre blanc s’offre à nos yeux émerveillés. Les plus belles cartes postales ne sauraient rendre intacte la beauté des lieux.


Nous avançons à pas feutrés, découvrons la magnificence des lieux, les détails imperceptibles. Le cortège des saris multicolores apporte une touche presque féerique à l’ensemble architectural. La légende raconte qu’à la mort de sa courtisane, l’Empereur voulu construire un mausolée d’une beauté égale à sa douleur. Il choisit le meilleur architecte, et fit assassiner son épouse. Ainsi, il ressentirait lui aussi, à quel point la perte d’un être cher est douloureuse, et bâtirait un tombeau à l’égal de sa souffrance.





Inde - Septembre 2009

Premier voyage, premières aventures du bout du monde...

Je vous propose un vagabondage rétrospectif, au travers de quelques photos et du carnet de voyage écris à mon retour.
Clin d'oeil à Aurélie, avec qui j'avais partagé cette mémorable aventure!

"Partir en Inde, c’est entreprendre un voyage initiatique au pays de l’humilité. Il faut accepter de perdre ses repères, remettre en question ses acquis, ses savoirs, le mode de fonctionnement de sa propre société. Là bas, tout est différent. Il faut accepter de ne pas comprendre, et prendre le temps de percer les mystères de cette civilisation deux fois millénaire."

Gwalior, nos premiers pas en Inde

"C’est ainsi que s’écoulent nos quatre heures de trajet. Nous observons les passagers. Ils sont tous installés « à l’horizontal » sur leurs banquettes, pieds nus et le sommeil lourd. Seules les deux petites françaises sont assises comme dans le métro, l’une à côté de l’autre, tentant vainement de trouver une position confortable pour dormir. Les petites filles modèles partent en voyage ! A un arrêt, un indien compatissant nous montre un compartiment libre, dans lequel nous prenons la pose indienne : avachies sur les fauteuils un peu fermes.

Le trajet est long, très long.




Devant nous s’offre un paysage étonnement verdoyant, et désespérément plat ! Les abords des gares n’inspirent pas la richesse, mais après tout, on s’y attendait. D’immenses décharges à ciel ouvert s’étalent le long des voies, dégageant une odeur parfois insupportable. Nous ne disons rien, exténuées par plus de 30h de voyage.
Pensant arriver à Gwalior, notre première étape, nous nous levons, chevauchant notre fidèle sac à dos. Pas de chance, l’arrêt est encore loin, très loin. Et nous passons les 45 dernières minutes debout, au milieu du couloir. Un peu godiches les deux françaises.
Nous y sommes enfin. Gwalior, première étape de notre périple.

[...] « Petite cité tranquille, à l’écart de l’animation incessante des villes voisines Agra et Varanasi » (Le Guide du Routard). Parfait pour nos premiers jours au pays de Gandhi.
La réalité nous a vite fait revenir sur terre.
14h, nous descendons enfin du train, après près de 36h de voyage. La France nous paraît déjà loin.

Premiers pas en Inde, la vraie. A peine dehors, nous nous retrouvons au milieu d’un carrefour, tumulte virevoltant, concert de klaxons, véhicules en tous genres.
Sur la route, devant nous, voitures, rickshaws, charrettes, camions, vaches… tout ce petit monde avance pétaradant.




[...]

"Rassasiées, et surtout antipaludées, nous partons à l’ascension de notre premier fort. Sous un soleil de plomb, nous gravissions le petit kilomètre qui nous sépare du sommet. Des touristes indiens, venus en nombre, prennent des photos à tour de bras. L’immense forteresse ceinte d’une frise bleue, verte et or s’ouvre sous nos yeux ébahis.








Au sommet, des enfants nous demandent de les prendre en photo, ravis de voir ensuite les clichés. Il y a plus de monde derrière l’objectif que devant !
Depuis la veille, nous avons fait d’énormes progrès avec les enfants. Il faut dire que le Routard nous a été d’un grand secours, puisqu’il y est écrit « Ici, des enfants vous tendront volontiers la main sans attendre quoi que ce soit en retour ». Pauvre gosse, hier, nous l’avons congédié sans compassion…"