Levées à l’aube, nous entamons l’ascension de la forteresse de Meranghar. Auparavant, il faut refaire les réserves en eau potable, une nécessité dans la ville la plus chaude du Rajasthan. Il est à peine 8h00 du matin, et déjà nous nous évaporons, au sens propre !
Devant nous, des portes gigantesques rappellent la vocation militaire du lieu. Imaginez les
batailles qui ont fait rage ici, aux siècles passés. Des armées gigantesques, avec à leur tête des escadrons d’éléphants. Des cohortes de soldats aux sabres tranchants, canons et arquebuses…
La porte d’entrée est l’une des plus imposantes que j’ai jamais, garnie de pieux d’acier d’au moins 70 centimètres de long pour éviter les charges des pachydermes, les batailles devaient être sanglantes.
A l'intérieur du fort on découvre une succession de cours, de palais et d’appartements aux noms évocateurs tels que Sukh Mahal, ou palais des plaisirs, Phool Mahal, ou palais des fleurs. Ils abritent une merveilleuse collection de pièces royales, dont plusieurs howdah (nacelles installées sur le dos des éléphants où les maharajas prenaient place lors des processions), des miniatures de plusieurs écoles ainsi que des salles d'armes, des palanquins, des meubles et des costumes. De la terrasse aux canons, on découvre une grande partie de la ville, bercée par les notes des cithares .
Nous passons l’après midi à flâner dans les ruelles bleues de la ville.
Les maisons de Jodhpur sont ainsi peintes pour repousser les moustiques. A l’origine, ce devait être les maisons des brahmanes, même si ce privilège est bientôt revenu à tous. Nous nous écartons des places touristiques, en quête d’authenticité. Ici les enfants jouent dans la rue, c’est la sortie des écoles. Il y a toujours des vaches au milieu de la rue, nous les évitons. C’est là que le mythe s’écroule. Nous qui nous efforçons d’éviter l’animal sacré, voilà qu’un garnement lui file un coup de pied! Sacrées, mais pas tant que ça !!
Avant de rentrer à l’hôtel, il nous reste une dernière découverte à faire. A Jodhpur, il y a une
institution, connue de tous : l’Omelet Shop. Oui, c’est cela, un fabriquant d’omelettes !
Un monsieur avec de grosses lunettes et des cheveux rouges fait des omelettes et des oeufs durs épicés toute la journée. L'endroit n'est pas engageant et ne fait pas envie. Il cuisine au milieu des mouches et ses clients mangent aussi au milieu des mouches, assis sur de petits tabourets en plastique.
Il nous montre un de ses carnets de dédicaces: "Excellent! Si on fait abstraction des mouches!" , "Aussi bon que les omelettes de la mère Poulard!" , "Merci! Beaucoup de mouches, mais je n'ai pas été malade!" .
En France, devant un endroit pareil, nous ne nous serions jamais arrêtées. Nous hurlerions presque au scandale : mais que font les services sanitaires ? Fermez ce truc immédiatement ! Mais nous
sommes en Inde, alors rien d’étonnant.
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