De prime abord, l'histoire antique ça ne me branche pas des masses... Alors si en plus c'est encore plus ancien, du genre 4000 ans, ça devient complètement abstrait! D'où l'intérêt d'avoir un guide formidable pour traverser les couloirs du temps et en apprécier toute la complexité.
Les archéologues russes ont mis à jour, en 1972, une cité religieuse et politique datant du 3ème millénaire avant notre ère. A cette époque, appelée Age de Bronze, de nombreux villages se regroupaient le long de la Mourgab, dans l'oasis de la Margiane.
Gonur Depe en était l'une des principales localités. Les découvertes archéologiques ont permis
d'attribuer à ces populations une écriture, une organisation politique,
une structure sociale et une religion (le zoroastrisme). Fort de tous
ces éléments, les spécialistes en ont conclu que ces population
formaient une civilisation. Gonur a donc rejoint le cercle très fermé
des civilisaitons antiques, aux côtés de l'Egypte des Pharaons, de la civilisation de l'Indus, de la Mésopotamie et de la Chine.
D'après
les archéologues, Gonur fut le berceau de la première religion
monothéiste, le zoroastrisme. Son fondateur, Zarathoustra y aurait
longuement vécu. Les sites adjacents ont révélé quatre temples du feu
ainsi que la preuve d'un culte basé sur une potion composée de haschich,
pavot et éphédrat. ce puissant élixir était employé par les mages.
A droite, une sorte de cheminée à double entrée dédiée aux sacrifices animaux. D'un côté le feu, de l'autre l'offrande, afin que les deux ne se mélangent pas
La visite permet de découvrir le palais royal et une nécropole, ainsi que de nombreux temples.
On trouve également de très nombreuses poteries ainsi que des fours. Notez qu'aucune des poteries photographiée n'a d'anse!
Pour finir, voici la photo d'un squelette de cheval, qui montre à la fois le caractère sacré de l'animal mais aussi que cette civilisation prenait soin d'enterrer ses morts. Et nous voilà projeté il y a 4 000 ans...
Enfin, tout cela, ça se mérite! Départ par le premier avion, depuis Ashgabat, à 6h30 du matin. une heure de vol, suivi de 3 heures de 4x4 dont 2 sur une piste défoncée au milieu de désert...
3 heures de visites, par 4 degrés et un vent incessant. Au retour, après avoir tenté par tous les moyens d'obtenir une place dans le dernier avion (et se l'être fait piqué sous le nez par des officiels du régime), nous montant dans un taxi, direction Ashgabat. Il est 20h. La route est infâme et dangereuse, les camions se suivent sans discontinuer, parfois sans éclairage. Le chauffeur passe en un quart de secondes de 90km/h à l'arrêt total. Il pleut à l'horizontal, puis bientôt la neige prend le relais. A 3h du matin, nous franchissons enfin les portes d'Ashgabat. 7h30, fraîches et disposes (ou presque!), nous voilà au boulot! Quelques frayeurs que nous ne recommandons pas: prévoyez suffisamment tôt pour avoir une place dans l'avion.
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