jeudi 11 octobre 2012

Fès, Impériale et impétueuse

Parties à l'aube le 2 octobre, nos deux Marine s'envolaient pour Fes, la cité impériale. 

Déambuler dans les ruelles tortueuses de l’une des plus vieilles cités du Maroc éveille en nous à la fois surprises et frissons. Nous découvrons un artisanat riche et varié, des savoirs faire ancestraux qui frôlent le génie. Des pièces sombres d’où les copeaux des ébénistes émanent, en toute modestie, et donnent naissance à des pièces uniques. Plus loin, la main de l’homme sculpte et tombe le métal pour transformer des pièces brutes en arabesques, qui dans une seule danse, habilleront le portail d’un riad. Les céramistes offrent à la matière les couleurs qui lui manquent. Les cuisinières et maîtresses de maison feront vivre ces plats pour faire naître le plaisir de leurs invités par une cuisine exquise.

Tours et détours dans la médina. On s’y perd avec plaisir. Les épices succèdent aux étals de fruits et légumes. Plus loin, nous traversons le quartiers de bouchers. Nos deux  aventurières de bac à sable frôlent le mal-être (ou la malaise) à la vue des innombrables pieds de bœufs qui pendouillent dans les étals des bouchers. Panses de brebis, tripes et autres abats s'exposent au soleil dans les ruelles de la Médina…


Bientôt nous arrivons dans le quartier des tanneurs. Les rabateurs attendent patiemment les touristes pour les pousser vers leurs échoppes. « Rien acheter, juste plaisir des yeux ». Et nous voilà embarquées sur la terrasse d’une boutique pour observer le travail des tanneurs. La tannerie, une activité ancestrale au Maroc, dont Chouara est l’un des emblèmes. L’activité est cependant en perte de vitesse, car les tanneries modernes préfèrent les produits chimiques. Des substances plus efficaces mais bien plus polluantes, qui sont trop souvent déversées dans les rivières sans autre forme de traitement… Le fleuve Sébou fait office de déversoir pour les déchets industriels et domestiques de la ville de Fès. Un vaste programme d’assainissement a été lancé, mais le chemin à parcourir est encore long.

Les peaux, portées à dos d’âne dans ce souk, sont tout d’abord plongées quelques jours dans des cuves remplies de chaux, de fiente de pigeon et d’ammoniac pour les nettoyer. Elles sont ensuite transférées dans les bacs de teinture où les artisans les foulent à pieds nus tous les jours de 6H à 14h30. Au mieux, ce sont des produits naturels qui sont exclusivement utilisés pour la teinture : le coquelicot pour la teinture rouge, la menthe pour le vert, l’indigo pour le bleu, le khôl pour le noir, le henné pour le orange, un mélange d’huile et de grenadier, parfois du safran, pour le jaune. Les peaux ainsi préparées pendant une semaine, sont ensuite rincées et assouplies pendant une journée au moyen d’une machine en bois dans laquelle on les fait tourner. Le savoir-faire de l’artisan transformera ensuite les peaux en babouches, sacs à main ou vestes de cuir.







Notre visite de la ville se poursuit. Déambulations fassies. Les souks, les médersas. Un peu plus loin, une mosquée et des fontaines. Bois, stucks, portes, zelliges, les couleurs et les motifs se mélangent. Nous sommes plongées dans une autre époque, où le temps semble s’être arrêté. Pas de voitures, pas de camions, pas d’écrans géant ni de signalisation. Une parenthèse surprenante dans une époque difficile à définir. Fès envoûte  Fès fascine, mais Fès laisse songeur sur sa capacité à s’adapter aux défis modernes.  Il n'y a toujours pas l'eau courante dans le quartier de la Qasbah, mais comment l'introduire, alors même que rien n'est prévu pour? Les bâtissent pâtissent du manque d’entretien et ne tiennent que grâce au soutien d’étais de bois… Quelle avenir pour la belle cité fassie?








la femme mystère...



Quelques buzeries pour la route ?! Moments choisis:
·         Se faire percuter  par un mulet, chargé ... de peaux de mouton puantes, destinées à la tannerie voisine! Bâptème  "made in morocco". Autant dire qu'on nous suit à l'odeur!! Gare également aux détritus et autres élémetns non identifiés qui jonchent les rues. Et schplaff, Marine F. met le pied dans la boue, en sandalettes bien sur!
·         Dans le chapitre "Marine et Marine achètent des tapis" (la suite de l'épopée turkmène). Qui achète un tapis le 1er jour, et va devoir le porter pendant les 10 prochains? Marine et Marine, bien sur!! Nos sacs à dos sont déjà bien lourds, mais on assume (enfin, presque!)
·         Voyager en train de nuit, de Fès à Marrakesh, et élire domicile sur la terrase d’un hôtel, avant de poursuivre une demi-nuit en train sans couchette. Et prendre des photos classées « secret-défense », qu’on regardera en riant dans quelques années, en pensant « on l’a fait ! »

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